Nous sommes à l’automne 2012…
En chacun de nous, il existe cette destination de rêve…
Une destination souhaitée depuis la plus tendre enfance…
Cette destination si convoitée peut avoir différentes origines… En ce qui me concerne, ces origines sont toutes trouvées.
Je suis issu de cette génération vivant une enfance dans les années 80…
Une génération fascinée par les dessins animés japonais qui remplissaient nos écrans tout au long de la semaine.
Olive et Tom, les Chevaliers du zodiaque, Cosmocats, Dragon Ball Z, Ken le survivant, Albator pour les incontournables.
Mais également Juliette Je t’aime, Lucile amour et rock’n’roll, Jeanne et Serge…ces dessins animés dits « de filles » mais dans lesquels, nous garçons, étions également plongés (volontairement ou par accident car nous avions une sœur, une cousine accro et les foyers à l’époque avaient rarement 2 télévisions…)
X-Or, Force rouge, Bioman…ces séries TV qui mettaient en avant ces héros légendaires, se sentant obligés de cacher leur identité aux yeux du monde via leur armure protectrice. Toujours prêts à sauver le monde (très centré à l’époque autour de Tokyo) contre les monstres des autres planètes qui n’avaient qu’un seul but…nous détruire ou nous asservir…
Il y a eut également ces dessins animés venant des Etats Unis mais présents sur nos écrans à la même époque…trop jeune pour faire le distinguo…beaucoup d’entre nous les associait à la Japanimation…Jayce, Pole position, GI JOE…
Alors que beaucoup de psychologues se sont penchés ces dernières années sur cette schizophrénie de masse depuis l’apparition des réseaux sociaux tels que Facebook, ou Second Life…la réalité est que déjà à l’époque des années 80, nous, jeunes enfants, étions déjà pleinement toucher par ces phénomènes de double, triple, quadruple personnalité…
Lequel d’entre nous ne s’était jamais identifié à plusieurs de ces supers héros à la maison ? Olivier Atton, Ben Becker, Thomas Price, Mark Landers, Seyia, Ikki, Shyriu, Sangoku, Starlion, Nikki Larson…
Nous endossions les rôles de ces personnages qui nous avaient marqué et nous reproduisions à la maison ou à l’école des scènes d’action et des dialogues mythiques… Certains diront que ce n’était que du mimétisme… « rien de surprenant pour un enfant de 10 ans »… ces gens là sont loin de la vérité…car ceux de ma génération le savent très bien…ce n’était pas uniquement du mimétisme…nous vivions réellement ces personnages…
Et en vivant ces personnages…en s’appropriant leur rôle, leurs gestes, leurs répliques…en collectionnant leurs figurines…de fait nous nous téléportions par la pensée au Japon…
Puis vint le temps de l’adolescence…
Celle marquée par l’explosion des jeux vidéo made in Japan…. De véritables phénomènes…des consoles de jeux révolutionnaires…à la maison ou portables…des noms prononcés par nous tous, quotidiennement au collège…Nintendo, Super mario, Sega, Sonic, Street Fighters…
Comme si le tsunami des dessins animés n’avait pas été suffisant…il fallait en plus un nouveau phénomène qui se devait de ‘nous achever’….
Nous étions tous Japonais…par le cœur, par la pensée, par la volonté….
Le Japon…un pays, une population, une jeunesse, un mode de vie que nous avions l’impression de découvrir naïvement à travers ces dessins animés… une culture qui littéralement nous fascinait…
Voilà les origines de cette destination que je convoite depuis ma naissance…
Et courant Aout 2012…je me prépare à y aller…enfin…
Ce voyage devait être réalisé courant 2011…à quelques semaines de mon départ….cette catastrophe appelée « Fukushima » est arrivée…je n’avais pas d’autres choix que de remettre mon voyage à plus tard…
Aout 2012 …je le prépare à nouveau pour l’automne…
Durant ces dernières années…j’avais prit cette habitude de gouter aux saveurs de Tokyo via la rue St Anne à Paris…quartier de l’Opéra…zone au sein de laquelle plusieurs Japonais de paris vivent et où on retrouve les meilleurs restaurants japonais, une librairie vendant exclusivement livres et magazines japonais, plusieurs boutiques spécialisées…
Je veux ce voyage le plus pur possible…coupé d’Internet…coupé du monde…le temps de 15 jours…
Le mot d’ordre que je me fixe est « me perdre »…me perdre littéralement dans les rues de Tokyo et Kyoto durant mon séjour…
Car ce sont bien les 2 destinations que je rêve de rejoindre…
Je rêve de « prendre le train »…entre de Tokyo à Kyoto…
Tokyo l’incontournable et Kyoto l’âme du pays du soleil levant…
« Prendre le train »…entre Tokyo et Kyoto une quête de toute une vie
Alors que seules ces destinations étaient prévues…au fil des semaines approchant de mon voyage…mon envie de me plonger au cœur de la culture nippone me fit ajouter de manière naturelle plusieurs destinations en dehors de ces 2 villes mythiques…
L’ascension du mont Fuji, Miyajima, Nikko, Yokohama, Kamakura…sont toutes des destinations au sein des quelles je rêve de me perdre…à la découverte de ces temples, de ces sanctuaires, de ces chutes d’eau, de cette nature…
Finalement, sur les 15 jours…je n’en passerai que 4 à Tokyo et 3 à Kyoto…
Avant le départ, il était important pour moi que tous les frais majeurs soient réglés à l’avance…hôtels, JR Rail Pass…
Pas besoin de visa, seul mon passeport en cours de validité est nécessaire…
Les jours approchent…
Je suis impatient…
Impatient de me perdre afin de me trouver moi-même…
Ma valise est prête 4 jours à l’avance…pour une destination aussi lointaine dans un pays où je ne connaissais personne…je ne pouvais pas me permettre d’oublier la moindre chose qui à mes yeux était important…
22 kilos…dont la moitié est constitué de mes équipements de randonnée pour l’ascension du point culminant du Japon…
Jour J…départ à 12h45 via Amsterdam pour changer d’avion et arriver le lendemain après 12 heures de vol…
Un record pour moi jusqu’à présent.
Le décalage horaire est de 7 heures…j’arriverai là-bas à 9h00 du matin heure locale alors qu’il sera 2 heures en France…J’envisage alors de prendre beaucoup de café lorsque dès mon arrivée afin d’inverser le cycle de mon sommeil…
Je regarde 2 films à la suite pour accélérer le défilement du temps…
L’avion atterrit…
J’y suis…
Je suis au Japon…
Tokyo :: Ikebukuro – Ginza
J’avais prit le temps quelques minutes auparavant d’analyser le plan de métro afin de me rendre à l’hôtel…
Le métro serait en effet mon principal moyen de transport à Tokyo entre les longues distances…
J’avais eu écho durant toutes ces années que le métro était d’une complexité énorme, que les japonais ne parlaient pas anglais pour la plupart…les 2 combinés auraient donc rendu mes expéditions plus ou moins difficiles.
Bien que le second cas décrit soit avéré…concernant le plan du métro japonais, pour une personne ayant l’habitude du métro parisien…la logique est sensiblement la même… les 2 différences majeures que je découvrirai dans les heures qui suivront mon arrivée sont les tarifs qui dépendent des distances parcourues, ainsi que les nombreuses compagnies de transport. Un ticket utilisé dans un réseau de transport X ne peut être utilisé dans un réseau géré par la compagnie Y.
Pour le reste, la logique reste centrée autour des codes couleurs, des points de correspondances et des noms des lignes.
J’avais également eu écho que les panneaux de direction étaient tous en japonais…j’ai pu constater qu’il n’en était rien…tous les noms de stations sont écrits en japonais et en lettres latines.
Après avoir récupéré mon bagage et m’être rendu au guichet pour l’achat de mon ticket de train qui devait m’amener au centre de Tokyo…je me retrouve face à ces premiers panneaux…enfin…
Je ne suis pas dans une gare de métro mais dans une de ces fameuses gares pour trains de banlieue situées dans les aéroports…
Les personnes me guidant parlent mal anglais en effet mais je me rends sur le quai assez facilement.
Il y a un train toutes les 20 minutes…Il s’agit d’un train direct menant à Ueno via Nippori.
Il est 9 heures…nous ne sommes pas nombreux sur le quai…il me faut un café pour que je puisse absolument tenir la journée car je sens les effets de la fatigue…
La gare, le train sont extrêmement propres…pas un bout de papier…pas une poussière…
Nous sommes environ 3 ou 4 dans le wagon.
Nous partons…
40 minutes de trajet en traversant la banlieue…une banlieue très verte…
Je suis près de la fenêtre comme à mon habitude…
Je contemple les nombreux immeubles
Parfois à 2 ou 3 étages…
Parfois à 15.
Un point commun entre ces centaines de balcons…
Tous ces habitants y font sécher leurs vêtements… en 2012 ? Au Japon ? Est-ce que les habitants du pays ou l’électronique est roi, ne sont pas en mesure de financer l’achat d’un séchoir ou est ce que le japonais est avant tout soucieux de la protection de l’environnement en réalisant des économies d’énergie ?
Je ne sais pas si j’aurai la réponse durant mon séjour…
Le train arrive à Nippori…je dois faire la correspondance et prendre le métro…
Enfin…j’y suis…
Malgré tous ses panneaux qui se veulent être les plus explicites possibles…il y a tellement de flèches allant dans des directions opposées mais désignant les mêmes destinations…j’éprouve quelques difficultés à m’orienter…
Un homme, un américain probablement, avec une poussette se rapproche de moi et me demande où je souhaite aller et m’indique le quai auquel je dois me rendre…
Il est plus de 10h…le rush hour est terminé, je monte dans le métro qui n’est pas bondé…Je fais directement face à ces fameux clichés : des panneaux publicitaires partout, des hommes en costume cravate, des ados en tenue d’écolière comme dans les mangas, des personnes qui dorment, des personnes collées à leur téléphone portable…et une écolière comme dans les mangas, debout, collée à son téléphone portable tout en fermant les yeux puisqu’elle…dormait….
J’arrive à destination en 5 minutes…
La gare à laquelle je m’arrête est une gare majeure donc très grande et j’éprouve à nouveau certaines difficultés à trouver la bonne sortie…
Je dois me rendre à la sortie Est…la sortie censée être la plus proche de mon hôtel…
Après l’avoir trouvé, je me retrouve à l’extérieur, le soleil frappe fort, il fait chaud et je vois un Mc Do à ma gauche qui n’était pas censé s’y trouvé d’après le plan récent que j’ai entre les mains (Google map)…
Peu importe…j’ai le feeling que je suis au bon endroit…alors j’avance et je m’en remets pleinement à mon instinct et mon sens de l’orientation…
5 minutes plus tard je me retrouve en face de mon hôtel…
Il est presque 11h00, le check in est seulement à 15h00…
J’y laisse mes affaires et je me lance officiellement dans mes expéditions japonaises alors que j’y suis depuis seulement quelques minutes…
Je décide de rejoindre la gare d’où je venais et qui sera désormais mon point de repère…
Mais j’opte pour des petites ruelles avant de la rejoindre afin de trouver un petit restaurant pas cher car j’ai très faim…
Après un repas correct dans un ‘bui-bui’…je décide de subir mon vrai baptême du feu dans le métro japonais en me rendant à Ginza, le centre ville avec ses rues commerçantes comparables aux champs Elysées…
Arrivé au guichet automatique pour prendre mon ticket de train…je mets quelques minutes pour essayer de comprendre son fonctionnement…puis c’est parti…
Je me rends dans un premier temps au parc Hama Rikyu Teien avant de me rendre à Ginza…
Je m’arrête en cours de route dans le métro pour prendre un café, car je me sens faible, fatigué et j’ai sommeil…
Je sais qu’à cet instant je ne suis pas au mieux pour apprécier une belle expédition comme je les aime…cependant, le risque d’une déception est faible car Ginza n’est rien d’autres que le concentré de centaines d’enseignes et de marques que je connais déjà ainsi que des marques japonaises de vetements, montres etc… Je ne m’attends donc pas à un quelconque éblouissement car je ne suis pas friand du shopping dans les grands magasins…
Le parc Hama-Rikyu Teien est humble, pas très grand, sans prétention…c’est une belle introduction pour se dégourdir les jambes lourdes dans un espace vert entouré de tours…
À la sortie du parc se trouve une exposition de Bonzaïs, ces arbres miniatures nécessitant le plus grand soin.
Pour avoir tenté plusieurs fois de cultiver un Bonzaï chez moi, je suis de ceux conscients que l’exercice est très difficile.
Ceux que j’ai en face de moi lors de cette exposition sont évidemment sublimes.
Je me dirige ensuite à Ginza, situé pas loin d’ici…Une grande avenue principale est bordée des boutiques les plus connues. Je me sens un peu fatigué au moment ou je franchis ces avenues ainsi que ses ruelles perpendiculaires offrant plus de charme. En effet, l’avenue principale, bien que très belle, propre et luxueuse, n’offre pas une saveur particulière.
Les quelques ruelles plus étroites se composent de quelques boutiques plus intimes, d’enseignes indépendantes et plusieurs restaurants… Je note dès cet instant que le nombre de restaurants est très conséquent.
Les menus sont souvent autour de 8 euros mais ils ne sont jamais à ce prix là composés d’une entrée et d’un dessert.
À l’évidence, je me sens mieux lorsque je passe dans ces petites ruelles…
Les affiches publicitaires sont omniprésentes et souvent situées à des hauteurs très élevées.
Il est vrai que nous pourrions ressentir une forme d’agression à la vue de toutes ces affiches mais mon ressenti est qu’elles se marient plutôt bien avec les immeubles.
Marques de parfums, de montres, chanteurs, acteurs, films…tout y est…
Les mangas prennent naturellement une place importante. C’est avec plaisir que je découvre lors de mon passage devant un cinéma, une affiche du dernier manga animé ‘One Piece’, une autre sur le dernier film de la suite de ‘X-Or’, à coté d’une affiche d’un film qui semble être un film d’auteur…
Le soleil est en train de se coucher…je continue à marcher encore plusieurs dizaines de minutes le temps de rejoindre une station de métro dont la ligne me conduirait directement à Ikebukuro, le quartier où je réside…
Ma journée s’achève…elle n’avait pas de saveur particulière mais je m’interdis d’être déçu car le contexte explique pourquoi c’était une journée agréable certes…mais sans émerveillement…
Je luttais contre ma fatigue, mon sommeil et j’avais choisi un parc et un quartier de commerce de luxe pour cette première dans le pays de mes rêves…
Je serai 15 jours ici… j’atteindrai cet émerveillement que j’attends depuis si longtemps…
Mais finalement…il ne m’aura pas fallu attendre si longtemps…puisqu’arrivé à Ikebukuro…il fait nuit…Tokyo m’offre un nouveau spectacle… Ses fameuses rues et avenues éclairées…
Enfin ….
La magie de Tokyo s’opère…
Sur le chemin du retour, je note ces messages sur le sol indiquant « Interdiction de fumer » alors que nous sommes en extérieur…et plus loin, une zone effectivement réservée aux fumeurs.
Je note aussi les nombreux distributeurs de soda et autres boissons sucrées couleur fluo…
Ces distributeurs sont absolument partout dans la ville.
Après avoir gouté l’une de ces boissons qui à mes yeux, sont exotiques, je ne suis pas totalement convaincu…
Tokyo :: Akihabara – Ryogoku – Shibuya – Shinjuku
C’est mon deuxième jour ici et j’ai pu profiter des vertus du ‘café double’ de la veille… En effet, bien que ce soit le plus mauvais café de toute ma vie, il avait au moins accompli sa mission qui était de me garder éveillé jusqu’à minuit heure locale.
Il est 7h30, je me réveille…
8h00 je suis dehors pour une nouvelle expédition à Tokyo qui je l’espère, me comblera plus que celle de la veille.
Je commence par me diriger vers Akihabara….sur le chemin je tombe par hasard dans un lieu où quelques Japonais viennent se recueillir…
Il y a peu de circulation sur les routes, peu de monde dans les rues…Les boutiques sont encore toutes fermées…
Les commerces d’Akihabara ne seront pas ouverts avant 10h00 ou 10h30
Je fais alors le plein de pancakes, de Minute Maid Orange…
J’ai tenté également un café…J’étais censé me servir tout seul comme un grand…rien ne me semblait très compliqué…
Des grains de café au dessus de la machine…4 boutons…dont les mots sont en japonais…une tasse…J’appuie…un liquide épais et vert en sort…
Hmmmm
J’ai finalement besoin d’aide et je décide de communiquer avec le serveur en langage des signes…
Mon Japonais était limité à 3 expressions « bonjour, au revoir et merci »…
Cependant…malgré ce deuxième jour…j’avais encore un peu de mal…
Je m’étais surpris la veille d’avoir dit à la serveuse d’un autre restaurant ‘Konichiwa’ (bonjour) alors que j’étais censé lui dire ‘Arrigato’ (merci)
Aujourd’hui, mon cerveau a à nouveau décidé de bugger mais cette fois ci, en atteignant un niveau plus élevé…
À une question que le serveur me posait et à laquelle je me devais de répondre par « oui » …j’ai effectivement dit « oui »…mais….
En espagnol…. « Si »…
En y repensant…je n’avais toujours pas appris les 2 mots les plus élémentaires ‘oui’ et ‘non’.
10h00…
Je me rends à Akihabara…
Les boutiques de ce quartier réputé pour ses produits électroniques, ses jeux vidéo et ses manga sont nombreuses.
En déambulant dans ses grandes avenues et ses ruelles, nous plongeons littéralement dans cet univers japonais que nous avions tant imaginé.
Des bornes d’arcade, des mangas en tout genre, des centaines de prix à gagner en tentant sa chance…
Les bâtiments sont constitués de plusieurs étages avec à chaque étage, un espace réservé à cet univers.
Il y a les grands enseignes tels que SEGA, ainsi que des boutiques plus indépendantes dans les rues parallèles plus étroites et plus conviviales.
De nombreux restaurants ou plutôt des fast food pour nourrir tous ces jeunes ainsi que ces adultes qui ne parviennent à franchir le cap de l’adolescence.
L’endroit est rempli de couleurs vives et est très bruyant du fait de la musique de fond proposée par chacune de ces boutiques. Ajoutez à cela la musique des bornes d’arcade et des milliers de pièces de monnaie tombant dans les machines…voila à quoi ressemble le son à Akihabara…
Ce lieu est un plongeon dans l’univers Japanimation et Jeux vidéo qui nous fascinent tant… Seul regret…Ne pas parler et lire la langue qui marque une frontière claire nette et précise, nous empêchant de nous plonger dans cet univers à 200%.
Après ces heures mouvementées, l’heure est venue pour moi de rejoindre un monde calme, paisible et silencieux à Ryogoku… Lieu incontournable pour croiser et voir les sumos et également aller à la rencontre de l’histoire de Tokyo/Edo célèbre musée portant le même nom.
L’extérieur de celui est à l’opposé du charme et de la beauté de son intérieur.
L’ambiance est calme…
Lumière tamisée…
Pour pénétrer dans ces murs…il nous faut traverser un pont de bois qui dresse tout de suite l’atmosphère reposant…
Des répliques de maisons de bois et des maquettes représentant des scènes de vie nous font découvrir à quoi ressemblait ce pays il y a quelques siècles…
Une armure de samouraï aux couleurs qui me parlent tant…
Parcourir ce musée m’a permis de faire un petit voyage dans le temps…
Ce lieu est incontournable.
Le calme avant la tempête
Car j’ai RDV ensuite avec 2 lieux incontournables…Shibuya et Shinjuku…
Shibuya est le lieu de rencontre de toute la jeunesse Tokyoïte souhaitant faire les magasins mais également souhaitant exhiber leurs vêtements qui font d’eux des Baby Dollz ou des rebelles incompris en mode rock star.
En dehors de cette forme d’expression vestimentaire, les japonais sont des personnes extrêmement bien soignés.
Parmi ces milliers de personnes croisées en deux jours dans les quartiers les plus fréquentés de cette ville, j’ai pu me rendre compte à quel point ses habitants souhaitaient toujours être ‘clean’ sur eux. Il semblerait que ne pas avoir une tenue correcte sur soi, serait une forme d’irrespect envers autrui… D’ailleurs, même lorsque les jeunes ados font le choix de se vêtir de manière ‘hors norme’, ils le font avec le plus grand soin où chaque épingle ou mèche de cheveux a son importance.
Shibuya offre un univers très différent de Ginza…
Shibuya est dynamique…très… Bien que comptant des centaines de boutiques en tout genre et un ou deux centres commerciaux… ce quartier vous donne envie de parcourir ses rues…
Pour couronner le tout…la raison de ma présence ici est également d’assister à ce spectacle mondialement connu…La traversée de ce célèbre carrefour par des centaines de personnes…
De jour comme de nuit…ce spectacle mérite d’être vu au moins une fois dans sa vie…
La nuit…
La nuit tombe très tot…
Je compare le basculement du jour à la nuit comme un changement d’univers
Tokyo a le don de sublimer ses quartiers lorsque le ciel s’assombrit.
Ce n’est pas ma visite du quartier Shinjuku qui me contredira…
Ce lieu est le plus incontournable de Tokyo une fois le soleil couché…
Ses lumières, ses autres boutiques, ses centaines de restaurants à thèmes, ses bars, ses salles de karaoké, ses salles de jeux, sa foule cosmopolite…C’est là où il faut être pour une expédition nocturne…
Grandes avenues ou petites ruelles plus intimes et pleines de charme…vous aurez le choix dans cet espace très vaste…
Je n’ai pas faim…je marche en me laissant guider par mon instinct
Après 2 jours d’expédition…Tokyo me laisse cette impression d’une ville où il y a très peu d’incivilité…pas de murs taggués…pas de papiers par terre…Je n’ai pas encore assisté à l’émancipation des hommes ayant bu un saké de trop et se livrant à des comportements agressifs…mais il parait qu’ici, une femme peut se balader seule dans n’importe quel quartier à 2 heures du matin… Mon impression est que ces « on dit » sont avérés…
Il est temps pour moi de rentrer…toujours envahi par ces distributeurs de boissons et ces camions publicitaires qui tournent sans cesse dans toutes les rues de Tokyo…
Puis ce paradoxe me vient à l’esprit…comment cette ville fait elle pour se maintenir si propre alors que je lutte pendant 1 demi heure de marche à trouver une poubelle pour me débarrasser de ma simple canette vide… ?
Je n’ai pu profiter des bons repas qu’avaient à m’offrir ce quartier car je n’ai pas faim… cependant, ma soirée à marcher des heures dans ce quartier m’a permis d’avoir un véritable coup de cœur pour ces petites ruelles conviviales.
Tokyo :: Ueno – Shibuya
Après 2 jours dans un univers urbain, extrêmement dynamique et vivant à 100 à l’heure….je n’ai qu’une envie…déambuler dans des espaces verts…
En attendant Kyoto…
Car le rêve ultime est Kyoto… son univers zen, calme, doux, silencieux…
Avant d’y être, ce que je vis depuis mon arrivée n’est pas une surprise.
Sans jamais avoir foulé les pieds au Japon, je m’attendais bien entendu à traverser des espaces urbains à chaque heure passée dans les rues de Tokyo.
Pour cette 2ème nuit de suite, j’ai malheureusement dormi un peu plus longtemps que prévu…
Malheureusement car si l’on souhaite profiter un maximum du soleil, il est préférable de sortir tôt car celui-ci se couche dès 17 heures…
Je sors de l’hôtel à 9h30 heures…et même s’il fait jour, le soleil a de toute façon décidé de ne pas se montrer…
Il pleut…
Comme la veille au soir quand j’étais situé à 300 mètres de mon hôtel en sortant de la gare…
Une pluie similaire aux pluies tropicales aux gouttes très épaisses.
Nous sommes dimanche…et aujourd’hui la pluie n’est pas agressive… elle est légèrement fine…
Le ciel est gris…
Quel magnifique tableau quand je me retrouve devant le Torii de Meiji-Jinku Gyen…
J’esquisse un sourire car je suis heureux d’être ici et je m’y sens déjà bien.
Les touristes ne sont pas réveillés…
Les Japonais dorment encore semble-t-il…
Nous sommes encore très peu à fouler ces allées…
En quelques minutes, je me retrouve dans mon premier sanctuaire Shinto…
Plusieurs familles accompagnées de leurs enfants portant des kimonos
2 célébrations de mariages traditionnels
L’expression de mes vœux
Et le respect de la tradition en me lavant la main gauche, puis la droite, puis la bouche avant d’énoncer une prière…
Après la dynamique des zones urbaines… Meiji Jinku Gyen m’offre le premier moment de paix que je suis venu chercher dans ce pays, cette culture…
Je prolonge ce moment calme et paisible en me rendant au parc de Ueno
Lorsque je m’y trouve, un viel homme m’invite à boire le thé en respectant une tradition.
Se poser sur le tatami à genoux…
Le dos bien droit…
Manger 2 sucreries gentiment offerts (quelque chose entre le bonbon et un gâteau…je n’arrive pas trop à dire ce que c’est)…
Prendre ensuite la tasse dans laquelle est servi le thé, avec la main droite sur le coté…
La main gauche se pose ensuite sous la tasse…
La main droite fait tourner 2 fois de suite la tasse dans le sens d’une aiguille d’une montre…
Je bois ensuite le thé, en plusieurs fois, jusqu’à la dernière goutte…
J’essuie le bord avec l’index et le pouce…
Je m’essuie les doigts sur la serviette posée au sol…
Je tourne la tasse 2 fois dans le sens inverse…
Je repose la tasse…
Le respect des traditions est un des traits de caractère des Japonais.
Ce moment authentique est suivi d’un petit concert d’un groupe de filles jouant des instruments assez particuliers.
Ueno se compose de plusieurs musées…
D’oeuvres d’art
D’un zoo…
D’un vaste espace vert dans lequel se retrouvent les familles Tokyoïtes pendant cette belle journée de dimanche…car la pluie a fait place à un ciel ensoleillé depuis peu…
La journée était reposante… Je ne fais pas d’expédition excessive aujourd’hui car le lendemain, je pars pour mon ascension sur le mont Fuji pendant 2 jours…
Les jours défilent et je continue à explorer le Japon en dehors de Tokyo…
à mon retour dans cette ville magnifique, je me plonge dans les rues d’Asakusa…
Asakusa
Je me réveille ce jour de point final…
Point final, succédé d’un autre, puis d’un troisième, se transformant ainsi en points de suspensions…
Car mon rêve éveillé ne peut s’achever aujourd’hui.
Je foulerai à nouveau les sols de ce pays qui est désormais le mien lui aussi, et ce, plus rapidement que prévu.
Le constat est là, sans aucun doute ou nuance possible : Venir au Japon est un besoin…
Une addiction…
Agréable…
Saine…
Je ne me suis jamais autant sentis moi-même qu’au milieu de cette foule dont je ne parle pas la langue.
Tel un pèlerinage, je reviendrai à Tokyo au moins tous les 18 mois.
Je sors de mon hôtel…je suis plongé dans un parfum de nostalgie alors qu’il me reste encore 24 heures à passer ici.
Direction Asakusa pour ma dernière expédition de mon séjour.
Mon pas est lent, je profite de ma présence ici.
Arrivé à destination, réputée pour sa foule, son marché et son coté ancien, je me plonge au milieu de ces milliers de touristes et locaux. Boutiques en tout genre à nouveau, ciel bleu, des sourires et des échanges avec quelques commerçants, voila ce qui anime ce moment.
Je me rapproche du temple.
Le mariage de la couleur noir et la couleur rouge prédomine ici.
Quelques touches de vert et de blanc et Asakusa nous propose ainsi sa plus belle robe agréable à regarder.
Je m’éloigne légèrement de la foule.
Pour la dernière fois, un jardin, un cour d’eau et des maisons traditionnelles avant mon retour en France.
Une dernière fois cette sensation d’apaisement unique.
Le salut d’un dernier Samouraï…
Comme un signe
15 jours défilent dans ma tête.
Ma respiration s’arrête…
Puis elle reprend.
Silencieux.
Seul.
Discret.
Telle une ombre bleue…né à Fushimi, Kyoto cet automne 2012.
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