Nous sommes toujours à l’automne 2012 durant mon exploration du Japon…
Nikko…la région des chutes d’eau…
La ville est située à près de 2 heures de Tokyo.
Je me réveille tôt.
J’ai l’intention de profiter un maximum de la beauté des paysages de cette région dont j’ai quelques fois entendu parler.
Le métro, le JR et enfin un train local pour me rendre à destination.
Une fois arrivé sur place, il est environ 9h30.
Très peu de monde…
La gare de Nikko est une petite gare ancienne.
Moins d’une dizaine de touristes.
Un groupe d’écoliers d’une douzaine d’années accompagnés de leur instituteur.
Je récupère la carte de Nikko mis à disposition de tous les arrivants.
Le chef de gare m’indique qu’il me faut prendre un bus qui me conduira au lac de Chuzenji et aux chutes Kegon.
La route est peu fréquentée…une voiture toutes les 5 minutes.
Je suis là, avec le groupe d’écolier et un couple de vieux touristes japonais, en train d’attendre un bus qui passe toutes les 40 minutes.
Le trajet qu’empruntera le bus sera également d’une quarantaine de minutes.
J’aurais donc déjà perdu près de 2 heures avant de réellement commencer mon expédition à Nikko et cela m’inquiète…
2 heures perdues de lumière de soleil, c’est énorme au Japon.
J’éprouve donc ce moment d’hésitation…dois je me rendre dès maintenant au sanctuaire Toshugu situé à moins de 30 minutes de marche ou devrais-je attendre ?
J’attends…
Quelques conversations avec les jeunes qui testent leur anglais avec moi.
Une longue conversation avec le couple de retraités japonais qui aime particulièrement se rendre à Nikko.
Le bus arrive enfin.
Il fait soleil. Le ciel est dégagé. La température est douce.
Pour un mois d’octobre, j’aurais été gâté par le temps.
Le bus fera plusieurs arrêts.
La région est vaste, il n y a pas de métro ici. Ce bus est donc le principal moyen de transport en commun.
Mon séjour dans ce pays s’achève bientôt.
Les jours sont passés trop vite.
Je n’ai presque plus d’argent.
Peu importe…
Je ne suis pas pressé de rentrer en France.
Le monde a probablement beaucoup bougé comme c’est souvent le cas en 10 jours…
Je ne sais pas ce qu’il se passe ailleurs.
Pendant que le bus monte, je suis noyé dans mes pensées…ces pensées qui ne m’emmènent pas vers ma vie ou vers le monde que je connais…
Non…
Mon esprit est bien ici.
Il voyage à travers ces souvenirs du Japon depuis mon arrivée.
Le monde ne me concerne toujours pas.
Le bus monte car nous allons en hauteur.
Nous empruntons des routes sinueuses, des routes de montagnes avec au bord de la route…le vide…
Légère angoisse…
Ce moment un peu périlleux et dangereux semble ne jamais se terminer…
Puis l’arrivée…
J’arrive à la gare de bus de Chuzenji.
Je suis ici pour me fondre dans la nature et vivre, respirer, sentir, voir ce qu’elle a à m’offrir.
Keagon Falls… la cascade de Keagon…située à 5 minutes de la station de bus.
Le site est effectivement très beau.
Ces couleurs d’automne et cette cascade nous donnent un beau spectacle.
La cascade est impressionnante.
Beaucoup d’écoliers autour de moi ce qui ajoute à ce moment un coté ludique et jovial.
Il est temps pour moi de quitter ce monde…
Le temps d’un instant…
Arrêter le temps…
En faisant le tour du Lac Chuzenji…situé à 10 minutes à pieds…
Le ciel est toujours aussi bleu.
Le soleil à son zénith.
Je suis dans une autre dimension.
Un autre univers.
Un tableau au sein duquel je voyage…
Le bateau qui me transporte prend son temps…
Quiétude…
Sérénité…
Calme…
Harmonie…
L’ensemble des touristes est sur le pont supérieur du féérie.
J’ai décidé de m’isoler sur le pont inférieur pour profiter pleinement de ce que je vis à cet instant.
Accoudé contre le rebord…tète baissée sur mon bras…
Des montagnes ayant enfilé leur plus belle robe…
Jaune, orange, rouge et vert…
Plus rien n’a d’importance.
C’est un voyage à travers la sérénité absolue que l’on fait lorsqu’on traverse ce lac..
Une magie…
Mon esprit est ensorcelé à cet instant…sans être menacé…
Même durant mes marches en montagnes…je n’atteins pas cet état du fait de l’effort physique nécessaire à chaque pas.
Ici je laisse mon corps se faire transporter.
Il ne bouge pratiquement pas.
Seul mon esprit se déplace réellement.
L’eau est calme…
Peu de vent…
Nous faisons le tour.
Le Japon m’a libéré mon esprit…
Le lac Chuzenji l’a bercé…
Mais tout a une fin…
Alors en attendant l’éternité que j’espère le Très Haut m’accordera aux cieux, je dis au revoir à ce lieu magique.
Il est temps pour moi de revenir sur le centre de Nikko.
Avant de rentrer il me faut aller à la rencontre de l’un des plus beaux ponts de ce monde…
Le pont Shinkyo.
Il est entre 15h et 16h.
Le soleil n’est plus à son zénith.
J’arrive au pont qui est situé juste à l’entrée du sanctuaire Toshogu.
Il est sublime.
Unique.
Il mérite qu’on prenne le temps de l’observer sous tous les angles.
Les minutes défilent…
Il me reste peu de temps avant que le soleil se couche.
J’achève donc cette journée à Nikko par une marche à travers le sanctuaire.
Je sais que je ferai face à une foule après avoir connu l’isolement 1 heure auparavant.
Cependant, je commence mon expédition dans la direction opposée que celle qu’empruntent la plupart des visiteurs.
Je me retrouve vite près d’un temple reculé, dans les bois.
Je me retrouve plongé dans l’univers du Crying Freeman.
Ce lieu m’en rappelle certaines scènes.
Une petite maison qui donne l’impression de cacher de nombreux secrets…
Je continue mon chemin
Il y a un peu plus de monde.
J’arrive sur les lieux du sanctuaire et mon expédition commence par un petit jardin et un musée constitué des nombreux portraits des responsables politiques et militaires ayant fait l’histoire de Nikko.
Ma marche me conduit à travers les allées du Toshogu puis du sanctuaire Futarasan.
À travers cette architecture je ressens l’histoire du Japon et son identité forte.
Chaque objet, chaque construction a été réalisée avec un énorme souci du détail.
Je suis dans une autre époque.
Des siècles en arrière…
Le lieu est vaste et large.
On ne peut venir ici qu’en prenant son temps.
Les touristes locaux ou étrangers font finalement partis du décor d’une certaine façon car je me sens ici comme dans un musée.
Nikko avait une saveur elle aussi différente des villes et des régions dans lesquelles je me suis perdu jusqu’à présent…
Le soleil se couche…
Il est temps pour moi de rentrer….
à Tokyo…
chez moi….
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